Biographie

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Steph Cop déploie une recherche artistique en immersion dans la forêt des Noires Montagnes du Morvan au sein de laquelle il a installé son atelier, trouvant dans cet écosystème l’inspiration d’une œuvre qui relie l’Art et le Vivant.

La sculpture s’inscrit dans un cycle vital dont l’artiste explore la transposition formelle.

En sculptant les arbres tombés à terre, il prolonge leur existence dans des figures qui en dévoilent le récit.

Le propos de l’artiste consiste à transcrire en langage esthétique, dans les formes et les lignes sculptées, les histoires singulières d’arbres au crépuscule de leur vitalité.

Après le mouvement IX Arbre consacré à une série de neuf formes-avatars ARO personnifiant l’arbre, Steph Cop entame la quête de la naturalité propre de l’arbre et de l’histoire qui se révèle dans sa matière-chair intime en ouvrant un nouveau cycle de sculptures intitulé Avant Que Nous Soyons.

L’artiste s’émancipe de sa propre projection de la forme dans l’arbre pour découvrir, dans le mystère des failles de l’arbre, les contours de sa forme existentielle. Le travail de sculpture est à l’origine de cette rencontre entre le geste créatif et la singulière densité de l’arbre.

De ce travail subsistent des traces, les contre-formes Nagori qui ouvrent une perspective en contrepoint. 

Énigmes de la forme, ces contre-sculptures témoignent de cet inachèvement qui précisément fait œuvre.

Texte : Ingrid France

Le Morvan

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Stéphane Copelini, Le Morvan

« Le Morvan s’est imposé à moi, entre mes racines familiales et le besoin d’un milieu vaste. La mélancolie d’un paysage où le silence te ramène à quelque profondeur intime. Trouver l’inspiration au milieu des forêts me convient parfaitement. Bien plus qu’un besoin, il me semble que ce départ fût vital en quelque sorte, afin de retrouver le bon sens, l’essentiel. »

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Stéphane Copelini, Noires Montagnes

« Il y a l’aube, et le calme plat du matin, parfois le brouillard, parfois le levant, et à ce moment précis, il ne te manque rien ni personne. Le rythme est le changement, celui de la nature et des saisons, et puis celui que l’on s’organise. Une vie très solitaire, mais pas de solitude, très organisée autour de mon projet de sculpture, mais pas autocentrée. Le temps passe si rapidement, que le soir venu, je cours déjà au milieu des arbres, la vie de rêve, uniquement pour moi. La bipolarité est moins forte. Morvan veut dire noires montagnes. »

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Stéphane Copelini, L’Axe

« Plus jeune, je venais de temps en temps. C’est ici, dans le pré d’en face, que j’ai rencontré l’Axe. Le pré appartenait à mon grand-oncle. Il était agriculteur et avait besoin d’un point d’eau. Il avait fait venir Alexis, dit l’Axe. Il avait soixante-dix ans à l’époque, j’en avais dix ou onze. Je l’avais regardé faire avec sa baguette de noisetier. Quand je suis revenu, la maison de l’Axe était en vente. C’est cette maison que j’ai choisie. »

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Stéphane Copelini, L’Atelier

“J’ai compté les fréquences, les inspirations vaines, les expirations inachevées. J’ai regardé les arbres à l’aube du printemps – le froid si rude m’a contraint à rester derrière la fenêtre de l’atelier. J’ai attendu le soleil chaque matin comme on attend la neige en été. J’ai guetté les premiers bourgeons, les premières feuilles, l’oxygène enfin.

Le temps hors de ses gonds, les certitudes bousculées. J’ai flâné autour des ARO, épié par les félins. J’ai fait les cent pas dans l’atelier, j’ai fait les mille pas, allers et venues, autant de pas perdus. La peur de ne plus pouvoir sculpter, d’être tellement endommagé. J’ai détesté les machines que je ne pourrai plus soulever. Le long silence, la souffrance invisible, l’attente interminable d’une bouffée d’air. Et puis, l’émotion intense d’une respiration pleine qui effleure un moment de vie, l’éclosion des feuillages du bouleau qui donne la force d’entamer la journée et de patienter jusqu’à la suivante.

La lente croissance du printemps, le repère d’un cycle qui reprend son élan. L’arbre se déploie et esquisse un nouveau paradigme que je fais mien. Réapprendre l’amplitude de la respiration du matin, quand le soir m’écrase encore de sa fragilité. Inspirer à la force de l’arbre. Je m’assois près de lui pour être rassuré par cette nature calme dans le vent froid du mois de mars. La sérénité de l’arbre à mes côtés, rien ne me semble impossible. La sculpture est une respiration. Elle rythme mes inspirations. La nature résonne dans mon corps, fait écho à mon souffle. J’irai planter des arbres.”